Il y a dix ans, William Orsua a mis sa voiture en vente, une des nombreuses choses qu’il devait faire pour un déménagement imminent de Prince George en C.-B. à Vancouver. Une personne qui voulait acheter la voiture, mais à qui il manquait 500 $, a offert à M. Orsua un appareil photo pour combler la différence. Initialement peu intéressé, M. Orsua a ensuite fait des recherches et a découvert que l’appareil photo reflex numérique valait beaucoup plus. L’offre créative d’une personne a permis d’ouvrir une nouvelle voie créative pour une autre.

« Lorsque j’ai déménagé à Vancouver, je l’ai essayé et j’ai rejoint un groupe Facebook, dit M. Orsua. J’ai commencé à prendre des photos sans relâche et à étudier la photographie [dans des cours] en ligne en participant à des ateliers. J’aime beaucoup les ateliers; selon moi, c’est la façon la plus rapide de développer ses compétences en tant que photographe. » Il a même organisé lui-même des ateliers et a invité des photographes d’outre-mer pour apprendre des personnes qui l’ont inspiré. « C’est de là que ma passion est née. »

M. Orsua avait déménagé pour occuper un poste au sein du Service de thérapie respiratoire au Vancouver General Hospital. Au début, la photographie n’était qu’un nouveau passe-temps. Il prenait surtout des photos de paysages. Puis, plus il en apprenait, plus il voulait passer à de l’équipement avec un meilleur rendement. Pour obtenir l'accord de sa femme, raconte-t-il, l’équipement devait être rentable (M. Orsua et sa femme ont maintenant trois enfants de 13, 8 et 6 ans).

Il a commencé dans le domaine en prenant des portraits et des photos dans le cadre d’évènements, puis dans les mariages. En 2001, il a démarré sa propre entreprise de photographie professionnelle appelée Soul Mate Productions. « La photographie est mon passe-temps, mais également mon deuxième travail, ce qui est merveilleux, car je fais quelque chose que j’adore en faisant un peu de profit », dit M. Orsua qui travaille toujours au Vancouver General Hospital, mais qui ne prodigue plus de soins aux patients. « C’est vraiment une passion et non un travail. Elle permet de m’évader de mon horaire chargé. »

Alors que Soul Mate Productions se spécialise dans la photographie de mariage et d’évènements et dans les portraits, M. Orsua continue de saisir des paysages sous son nom. Il offre également des visites guidées et enseigne la photographie de paysages en tant que guide. Sa passion lui a permis de voyager partout au pays (les Rocheuses canadiennes étant un incontournable) et partout dans le monde, comme en Norvège, au Pérou et en Bolivie.

Il y a deux ans, il a voyagé aux Philippines, son pays d’origine, pour faire sa première exposition. Il a également été conférencier au collège où il a obtenu son diplôme. « Même s’il s’agissait d’un cours en médecine, j’étais ravi que mes réalisations en tant que photographe aient donné lieu à une invitation en tant que conférencier. Mon exposition a eu lieu dans le hall de l’école où j’ai obtenu mon diplôme. »

Cette occasion a permis à M. Orsua de réfléchir au cheminement qu’il avait fait en tant que photographe.

« Lorsque vous êtes artiste, vous êtes votre pire critique. Vous pensez que votre travail n’est pas assez bon, dit-il. Lorsqu’ils m’ont présenté, ça m’a frappé pour la première fois : c’est ma récompense pour tout le travail acharné que j’ai fait en photographie. C’est sans doute l’un des meilleurs sentiments que j’ai eu dans ma carrière de photographe. »

Nous pouvons dire avec certitude qu’en vendant sa voiture pour un peu d’argent et un appareil photo est un échange qu’il ferait à nouveau.

« Être un guide touristique et prendre des photos une fois rendu à destination m’a permis de rencontrer des gens, de voyager à des endroits géniaux et de saisir ces magnifiques paysages que je n’avais vus que sur des cartes postales, dit-il. Je suis vraiment content pour toutes les portes que m’a ouvertes la photographie. »